Modèle de courrier

Prénom et Nom :
Adresse :

Monsieur Philippe TABAROT
Monsieur le Ministre délégué auprès du
Ministre de l’Aménagement du territoire
et de la Décentralisation, chargé des Transports
246, boulevard Saint-Germain 75007 Paris

 

Objet : Validation de la suppression de la piste secondaire de l’Aéroport de Bordeaux-Mérignac

 

Monsieur le Ministre,

Résidant dans l’une des communes densément peuplées survolées par la piste secondaire de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, je suis directement concerné par votre prochaine décision quant à son éventuelle suppression. Coûteuse, injuste et nuisible, cette piste pénalise à la fois l’aéroport et les riverains. Sa fermeture est largement souhaitée, tant par l’aéroport lui-même que par la majorité de la population riveraine.

En tant que contribuable, mes impôts permettent de financer le fonctionnement de l’Etat et de ses organismes, comme la Cour des comptes ou l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable. C’est pourquoi je suis particulièrement sensible à leur utilité et à la prise en considération de leurs analyses et de leurs recommandations.

Force est de constater que les deux rapports émis par ces instances plaident sans réserve pour la suppression de la piste secondaire de l’Aéroport. La Cour des comptes énonce « La rationalité, tant économique qu’opérationnelle et capacitaire, apparait inviter à la fermeture de cette piste (NB : secondaire) ». Quant à l’IGEDD, il suffit de comparer l’impact sur les populations. La suppression de la piste secondaire entraînerait la disparition de 100 % du bruit pour des dizaines de milliers d’habitants (page 48 : « Si la piste 11/29 est utilisée : 12000 à 18000 personnes seraient exposées à plus de 55 dB dans la journée »), alors que son maintien permettrait seulement la réduction de 15% des nuisances pour 6000 habitants. Les éléments économiques vont également dans le même sens : « la suppression de la piste 11/29 permet des aménagements moins onéreux, plus simples et plus rapides » (page 6). Sur le plan de la sécurité, et après avoir étudié les données météorologiques, la Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile Sud-Ouest (DSAC-SO) conclut que « les risques de déroutement d’aéronef pour cause de vent traversier supérieur à 25 kt en cas de disparition de la piste secondaire sont donc statistiquement négligeables » (page 13). A l’inverse, la configuration actuelle avec deux pistes sécantes, augmente significativement les risques d’incidents de sécurité pour incursions de piste (page 15). Enfin, il faut également souligner l’incroyable contradiction qui consisterait à investir des dizaines de millions d’euros pour rénover une piste secondaire en fin de vie qui augmenterait considérablement le survol à basse altitude de la ZFE (Zone à Faibles Emissions) mise en place en janvier 2025.

S’il est compréhensible que chaque habitant défende son intérêt personnel, nous vous faisons confiance pour défendre l’intérêt général. Adossée sur les études, la décision semble évidente et permettrait de mettre fin à cette anomalie qu’est la présence et l’utilisation dévoyée de la piste secondaire. L’attente est extrêmement forte et nous comptons sur vous.

Investir pour rénover la piste secondaire de l’aéroport serait un reniement à la politique de prévention du bruit de l’aéroport dont tous les documents depuis plus de 20 ans prévoyaient la suppression de la piste secondaire. En toute confiance, les habitants de notre commune ont acquis leurs biens à des prix correspondant à des biens immobiliers ne devant jamais se retrouver dans les zones de fortes gênes (cf. cartes stratégiques du bruit accompagnant le PPBE). Dans le cas où vous décideriez tout de même d’investir pour rénover la piste secondaire, alors vous devez associer cette décision à la création d’un Fonds exceptionnel de dédommagement pour compenser intégralement la baisse de valeurs que subiront des milliers de biens immobiliers.

En vous priant d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

 

Date et signature